Les perturbateurs endocriniens sont un véritable enjeu de santé publique. Pourtant on en parle peu. Même dans les problématiques hormonales, le sujet est peu abordé alors que ce sont les ennemis invisibles de notre système endocrinien.
Les perturbateurs endocriniens, c'est quoi?
Les perturbateurs endocriniens sont également appelés leurres hormonaux. Ce sont des substances chimiques qui mime, bloque ou modifie l’action d’une hormone et perturbe le fonctionnement normal d’un organisme.
Il existe des perturbateurs endocriniens (PE) naturellement présents dans certaines plantes (phyto-oestrogène par ex) et des PE synthétiques (comme les pesticides).
Impact sur la santé
Ce ne sont pas des effets à court terme (comme les infections alimentaires par exemple) mais plutôt des effets à moyen et long terme. Les effets peuvent même traverser les générations. Ainsi, le distilbène, molécule prescrite pour éviter les fausses couches, avait provoqué des malformations génitales chez les enfants des femmes concernées. Pour d’autres perturbateurs endocriniens, leur action est parfois si discrète que les effets sur la santé ne sont pas encore prouvés et sont difficiles à mettre en évidence.
Ces PE peuvent impacter les hormones sexuelles : le bisphénol A a certainement un effet sur les oestrogènes et donc sur la fertilité. D’autres PE auront un impact sur la thyroïde ou sur le système nerveux ou sur le métabolisme.
Fréquence d'exposition
Deux points importants :
- La fréquence d’exposition
- Le moment d’exposition (les femmes enceintes, allaitantes, jeunes enfants, adolescent) sont les plus à risque
L’expression c’est la dose qui fait le poison ne correspond pas aux perturbateurs endocriniens. Les PE sont (presque) toujours présent à très faible dose mais on peut être exposer tous les jours.
L’idée n’est pas de vouloir les enlever complémentent de notre environnement (ce serait impossible) mais de les diminuer au fur et à mesure.
Action du gouvernement
La prise de conscience de l’importance de ce sujet a conduit le Gouvernement à s’engager, lors de la conférence environnementale de septembre 2012, à définir une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens. En avez-vous déjà entendu parlé ?
Une première stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 1) a été publiée en avril 2014. Puis une seconde a été lancé en 2019 (SNPE2)
Elle vise à réduire l’exposition de la population aux PE et leur contamination de l’environnement avec 3 objectifs prioritaires :
– former, informer, pour que chacun, qu’il soit professionnel, en particulier professionnel de santé, agent d’une collectivité, scolaire ou jeune parent, puisse accéder à une information fiable sur les PE ;
– protéger la population et l’environnement, dans une approche « One Health » ;
– améliorer les connaissances et promouvoir la recherche pour mieux comprendre les modes d’action des PE, identifier les pathologies dont ils peuvent être à l’origine et renforcer la surveillance des populations.
Où les trouve-t-on?
Les perturbateurs endocriniens sont omniprésents dans notre quotidien
On peut en trouver dans
- Dans le salon : meuble, tissu d’ameublement, rideau
- Dans la chambre : tissus, vêtement
- Dans la cuisine : ustensile de cuisine, poêles, emballage plastique, récipient plastique, aliments, eau du robinet
- Dans la salle de bain : cosmétique, produits ménagers, médicaments
- L’environnement extérieur : air, pollution, pesticides
- l’alimentation,
Dans le prochain article, je vous donne quelques pistes pour les éviter.
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